Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/84

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ses vices encore plus que sous le poids de ses crimes. Elle avait donné à la bourgeoisie et au peuple de tristes exemples de dépravation, et les mœurs se ressentaient, encore du règne de la Du Barry. Il fallait à tout prix remédier à cet état de choses. Dans ce numéro, le rédacteur, après avoir constaté le mal, étudie les moyens de le combattre et discute les chances de salut.

« Le point le plus important et le plus difficile dans la régénération d’un État, c’est le rétablissement des mœurs ; elles peuvent suppléer les lois, mais les lois ne peuvent les suppléer ; un peuple sans mœurs élude ses lois s’il ne les détruit pas. Sans les mœurs chacun se préfère à la patrie, les passions particulières conspirent contre la volonté générale, et il ne peut exister d’esprit public.

« Une belle Constitution n’est pour un peuple corrompu qu’un meuble de parade, si l’on peut parler ainsi ; ou il n’en connaît pas ou il en craint l’usage.

« Il faut donc absolument que nous réformions nos mœurs si nous voulons êtres libres ; mais devons-nous nous croire capables de cet effort ? cette réforme est-elle possible ?… Si nos nouvelles lois font naître ou secondent la volonté de rétablir les mœurs, la Constitution se soutiendra ; si elles ne l’aident pas, ou si elles la contra-