Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/92

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« Quant aux expressions dont peut se servir le citoyen qui défend sa liberté personnelle ou celle de la presse contre l’esprit de domination qui tourmente malheureusement quiconque a bu à la coupe du pouvoir, il y a un moyen très-simple de les faire trouver coupables pour peu qu’elles soient énergiques, c’est de dire qu’on manque à l’autorité. Ce moyen d’oppression est renouvelé de l’ancien régime ; il servait depuis le premier ministre jusqu’au dernier professeur de sixième ; il prendra bientôt faveur malgré notre régénération. On sent qu’il est agréable, et surtout commode, pour un homme public d’éluder des objections pressantes d’un homme de bien, en disant, vous me manquez, quoique, dans la vérité, ce soit la justice et la raison qui lui manquent. »

No XIX. (Du 14 au 21 novembre.) — La plupart des patriotes se croient bien définitivement vainqueurs et pensent que l’aristocratie a rendu le dernier soupir. Qu’ils se détrompent ! la cour veut tenter une troisième fois le coup d’État qui a échoué le 14 juillet et le 6 octobre. Le vigilant publiciste tient les bons citoyens en éveil, il ne veut pas qu’ils se laissent surprendre.

« Citoyens, comptons nos ennemis, apprécions leurs ressources, et voyons si nous n’avons pas quelque sujet de nous tenir sur nos gardes. Les