Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/95

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balance tellement aujourd’hui le nombre des députés honnêtes gens, que l’épreuve par assis et levé est presque toujours douteuse.

« Les efforts de la faction renaissante tendent, comme on peut le croire, à détruire les décrets utiles qui ont été portés pendant son inaction…

« Quel est donc l’espoir des aristocrates, en prolongeant l’anarchie actuelle ? Le voici : de ramasser des forces pour faire dissoudre l’Assemblée nationale avant que le régime populaire ait été établi, de venir à bout de ce qu’ils voulaient faire le 13 juillet, de ce qu’ils avaient entrepris dans les premiers jours d’octobre, de ce qui ne cessera d’être l’objet de tous leurs mouvements, de tous leurs vœux, jusqu’à ce que cette Révolution, qui étonne le monde, ressemble à celle de tous les empires, et qu’elle ait été scellée de leur sang et du nôtre. »

Ces dernières lignes sont prophétiques. En 89, le parti royaliste ne veut pas laisser le pays se régénérer pacifiquement. Derrière les résistances de la cour, Loustallot prévoit la sanglante et implacable justice de 93.

No XX. (Du 21 au 28 novembre.) — Paris avait fait la Révolution, conquis et défendu la liberté. Mais les provinces suivraient-elles avec ensemble ce mouvement ? — On pouvait craindre qu’un peuple composé de tant de races différen-