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Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/99

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d’hommes libres ; il y a des tyrans et des esclaves. »

Le jeune publiciste demandait, au moins pour tous les citoyens actifs (puisque cette injuste et ridicule distinction était admise), le droit d’éligibilité. C’était exiger l’abrogation du décret du marc d’argent. Quelques membres du comité de Constitution essayèrent de tourner ce décret ; en proposant un amendement ainsi conçu : « Ceux qui auront volontairement payé une contribution civique d’un marc d’argent, seront éligibles. » Chapelier et Mirabeau défendirent vainement ce nouveau projet. Il fut écarté, après un vote douteux, par l’appel nominal.

« Ô patrie ! ô liberté ! L’appel nominal a été contre le projet de décret, et celui du marc d’argent subsiste dans son entier par une majorité de 14 voix. Français qui ne payez pas un marc d’argent, vous ne serez donc que de la canaille. Obtenez du roi qu’il use du veto suspensif. C’est maintenant la seule ressource de la France et le palladium de la liberté. »

Et Loustallot s’adresse à Louis XVI lui-même, au roi qui n’a pas encore trahi le peuple, au roi en qui les patriotes espèrent encore ; il lui dit :

« Ô Louis XVI ! ô restaurateur de la liberté française ! Vois les trois quarts de la nation