Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/98

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« Français ! dit-il, car désormais je ne puis appeler citoyens des hommes destinés à l’esclavage ; Français ! vous n’avez été libres que peu de jours ; troublés par les horreurs de l’anarchie, ces jours ne vous ont peut-être point appris à aimer assez votre liberté pour la défendre contre vos représentants ?

« Contre vos représentants ?… Ô douleur ! Trahir la patrie par un lâche silence sur la nouvelle organisation des municipalités, ou altérer la confiance de la nation en cette Assemblée de laquelle dépend, sans doute, le salut de l’État, telle est l’alternative où nous sommes réduits.

« Le décret du marc d’argent a produit tous les mauvais décrets dont il était le germe ; déjà l’aristocratie pure des riches est établie sans pudeur. Eh ! qui sait si déjà ce n’est pas un crime de lèse-nation que d’oser dire : la nation est le souverain

« La liberté publique consiste en ce que les lois soient consenties par la nation : Lex fit consensu populi. L’intérêt commun étant le seul objet de l’institution de la société, on ne peut savoir ce qui est l’intérêt commun, si l’on ne consulte la volonté générale. Toutes les fois que la volonté générale cesse d’être consultée, il n’y a plus de société, c’est-à-dire un corps collectif