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L’ÉCONOMIE POLITIQUE.


CONVERSATION III.


SUR LA PROPRIÉTÉ.

Le travail est l’origine de la richesse. — Établissement légal de la propriété. — De la propriété de la terre. — Sécurité résultant de la propriété. — Objections à la propriété des terres réfutées. — Origine des nations dans une vie sauvage ou pastorale. — Leurs progrès dans l’agriculture. — Culture du blé. — Récapitulation.
CAROLINE.

Hé bien, Madame B., puisque vous m’avez réconciliée avec la richesse, et que vous m’avez convaincue qu’elle est essentielle au bonheur et à la prospérité des nations, je commence à être impatiente d’apprendre quels sont les meilleurs moyens d’obtenir un bien si désirable.

MADAME B.

Ne me laissez pas tout à faire, Caroline. Je vous ai dit que vous aviez déjà quelques notions générales d’économie politique, quoique confuses et mal ordonnées. Tâchez de les débrouiller et de découvrir vous-même quelles sont, chez une nation, les principales causes productives de la richesse.

CAROLINE.

J’y ai, je vous assure, beaucoup réfléchi. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que c’est le travail qui est la cause de la richesse. Sans travail, la terre fournirait bien peu de chose pour notre subsistance. Combien sont chétives les productions qu’elle nous offre spontanément, au prix de celles de l’agriculture ! Comparez un fruit sauvage avec une belle pomme, une aride bruyère avec une riche prairie.

MADAME B.

Il est vrai que le travail est absolument requis pour la production de la richesse, mais il ne suffit pas pour l’obtenir. Le travail