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Page:Marchand - Nos travers, 1901.djvu/126

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gle, sans contrainte, et certaine bonne bourgeoise croit vanter sa maison quand elle dit : « Chacun ici agit et commande à sa fantaisie. »

Avec une telle ignorance des usages les plus élémentaires, sans le vernis et l’aisance gracieuse que donne une éducation soignée, on ne peut pourtant pas prétendre à briller au premier rang.

On a tort, au surplus, de condamner les personnes qui se montrent un peu exclusives dans le choix de leurs relations.

De quel droit voudrait-on les forcer à recevoir telle ou telle personne et à grandir le cercle de leurs amis ?

Si vous jugez vos devoirs sociaux assez considérables et vos connaissances assez étendues, pourquoi vous ferait-on un crime de refuser de les augmenter encore ? Ce n’est pas par mépris pour Mme Une Telle que vous vous dispensez de la visiter, mais tout simplement parce que vous ne sentez pas le besoin d’ajouter une étrangère au nombre de vos relations. Ce serait de la tyrannie que de vouloir vous l’imposer.

Il ne faut pas s’offenser de la hauteur que nous marquent les gens mal élevés, car ceux-là seuls croient nécessaire d’affirmer leur prétendue supériorité avec des façons impertinentes.

Le sentiment de leur propre dignité suffit aux grandes âmes à les consoler du mépris des petites gens.