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INSOCIABILITÉ

Ceux qui la maintiennent encore chez eux réfléchissent-ils que, pour être agréables à une partie de leurs invités, ils se montrent peu délicats pour l’autre ?

Car en vérité ces messieurs qui fument chez eux, dans la rue, en venant, en retournant, peuvent bien, « pour l’amour des dames, » s’en abstenir pendant une heure ou deux. Et s’ils ne le peuvent vraiment pas, ma foi, pourquoi mettent-ils un habit et une cravate blanche pour venir satisfaire un besoin qui ne réclame pas d’aussi solennels préparatifs et auquel ils peuvent vaquer si commodément chez eux ?

Maintenant, ayant dit tout cela, et déploré avec vous, mesdames et messieurs, la rusticité de nos mœurs sociales, ainsi que la mauvaise éducation de notre jeunesse, je ne trouve qu’un mot à ajouter.

Quand je cherche le remède aux maux dont nous nous plaignons, je ne puis que vous répéter, croyant l’avoir découvert : Accompagnez votre fils et vos filles dans le monde. Dès le début, vous pourrez réprimer l’impétuosité, corriger les fautes des premiers et montrer au moins aux secondes à ne pas tolérer la hardiesse des sauvageons lancés seuls dans les salons avec l’inexpérience et l’appétit de la vingtième année.