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LE FÉMINISME

un milieu neutre ou hostile, ce qu’elles ne trouvaient pas dans un milieu chrétien. »

Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette, la haute culture est devenue un besoin pour les femmes. Une seule question désormais se pose : Convient-il que les femmes croyantes trouvent cette culture parmi nous ? Ou veut-on qu’elles soient réduites à la chercher ailleurs ?

La réponse ne saurait être douteuse. Il ne reste plus qu’à déterminer les moyens pratiques de satisfaire à ce besoin.

Il nous a semblé que l’Université catholique, créée pour l’instruction supérieure de la jeunesse masculine, pouvait assurer aux jeunes filles les ressources intellectuelles qu’elles réclament.

Il s’agit d’occuper utilement les quelques années qui s’écoulent d’ordinaire entre la fin des études et le mariage.

La musique, le dessin, le monde ne suffisent pas à remplir cet intervalle. Il faut que l’intelligence ait sa part, la principale, et qu’elle exerce sur tout le reste une action directrice.

Voici le programme de l’éducation nouvelle préconisée par l’illustre prélat :

— La religion : dogme, apologétique, Bible, histoire de l’Église :

— La philosophie dans ses grandes lignes ;

— L’histoire, et particulièrement l’histoire contemporaine ; l’exposé des conditions qui président à la vie des sociétés modernes ;

— Les principes de l’économie politique et de la sociologie ;

— Les éléments du droit civil et du droit politique ;

— La littérature française, les littératures étrangères et les littératures anciennes ;

— Les principales découvertes modernes dans l’ordre des sciences physiques et naturelles ;