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Page:Marchand - Nos travers, 1901.djvu/224

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NOS TRAVERS

— Enfin, l’esthétique et l’histoire de l’art.

« Et quand on songe, ajoute la directrice du « Féminisme chrétien », revue française où nous avons puisé cette citation, — que ce plan d’éducation supérieure pour les jeunes filles est l’œuvre d’un homme qui, il y a moins d’un an, se prononçait ouvertement contre le féminisme, n’est-on pas fondé à dire qu’une cause est gagnée quand elle a fait d’un adversaire de cette taille le promoteur d’une institution qui est pour le féminisme tout à la fois, une éclatante victoire et le plus précieux auxiliaire dont il ait pu souhaiter le puissant concours ? »

Devant les progrès récemment accomplis en cette ville par l’Université anglaise, nous avons nous-même, il y a quelque temps, dans un article de journal, demandé la même chose à notre Université catholique.

Maintenant, on me dira peut-être que j’ai négligé le gros reproche qu’on fait au féminisme, qui est de réclamer les droits politiques.

En effet, il y a des femmes assez hardies pour aspirer à l’égalité avec leurs maîtres. Elles allèguent, pour s’excuser, qu’elles ne feraient pas du billet de scrutin, un plus mauvais usage qu’eux, à moins peut-être, qu’on ne leur octroyât, avec lui, tous les autres privilèges masculins…

Enfin, que cette prétention n’effraie pas trop le sexe fort ; d’abord elle est loin d’être partagée par toutes et puis il est absolument en son pouvoir à lui qui fait les lois, de la reconnaître ou d’y répondre par une fin de non-recevoir.

À ce propos, un prêtre éminent du clergé de Paris, en est venu à dire à nos amies du « Féminisme chrétien » — « Vous avez peut-être tort de ne pas revendiquer les droits politiques. C’est peut-être par le bulletin de vote de la femme que la France sera sauvée ».

— Merci ! aurions-nous répondu si cette parole nous eût été adressée.