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Page:Marchand - Nos travers, 1901.djvu/29

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ses bons procédés : invitations, etc., durant le cours de douze mois passés. »

« Vous vous informeriez de son jour et réclameriez la faveur d’y venir lui présenter quelquefois vos hommages ou lui demander une tasse de thé — que vous seriez sûr de boire au milieu d’une très charmante compagnie, »

« Vous apprendriez à papillonner dans un salon, allant librement de l’une à l’autre avec un mot gracieux pour toutes et sans crainte de troubler les tête-à-tête, ennemis de tout entrain dans une réunion mondaine. »

« Enfin, de notre côté, nous tâcherions de tenir dignement notre rôle. Nous nous étudierions à mettre assez de verve dans la riposte pour que vous preniez, intérêt à ce tournoi de galanterie. »

« Ce serait charmant, je vous assure, et, il me semble que, chacun de notre côté, nous gagnerions quelque chose à ce jeu. Quand ce ne serait que de nous habituer aux façons de la jolie comédie. »

« Pour nous, les femmes, le profit serait que ce que nous pouvons avoir d’esprit s’aiguiserait, se développerait à la faveur de cet exercice. Ce serait, encore, de nous donner le goût et le soin d’une culture nécessaire pour tenir tête à nos interlocuteurs. »

« Au commencement, il serait entendu que nous fermerions les yeux sur les gaucheries des débutants. Tous, nous aurons besoin d’indulgence. »

« Ah, jouons au passé. Ce serait si joli ! »

……   ……   ……   ……   ……   ……

Ainsi parlait la blonde beauté, avec l’approbation d’une nombreuse assistance féminine, l’histoire ne dit pas quel fut le sort de son rêve gracieux, ni si la froide tombée des petits cartons blancs, cessa d’ensevelir sous leur neige, le seuil de sa demeure.


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