Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/140

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représenté presque exclusivement de beaux faits militaires ; mais la gloire des armes ne tenait-elle pas alors la France entière sous son prestige ? M. Denon ne devait-il pas plus que tout autre céder à ce sentiment, lorsqu’il lui devait sa fortune, lorsqu’il flattait ainsi le maître auquel il s’était dévoué ? Quand la France, par la dernière catastrophe de celui qui durant dix ans n’avait connu que des victoires, éprouva le dernier revers qui la priva du fruit de ses conquêtes dans les arts, M. Denon perdit son emploi ; mais son honorable existence leur fut encore utile jusqu’à son dernier jour, par la magnifique collection de monumens antiques, historiques, modernes, orientaux, de tableaux, de dessins, d’estampes, qu’il avait rassemblés dans sa galerie, pour écrire l’histoire de l’art, depuis les temps anciens jusqu’à nos jours. Peu jaloux d’une jouissance exclusive, il se plaisait à ouvrir l’accès des trésors qu’il possédait, aux étrangers et aux artistes. Heureux celui qui use d’une fortune brillante pour devenir utile !

En s’avançant jusqu’à l’extrémité de ce chemin, et tournant à gauche, on voit devant soi un monument funéraire de forme peu élégante (14e div.). Je frémis en y lisant : À Lallemant, mort le 13 juin 1820, l’École de droit, l’École de médecine, le Commerce, l’École des beaux-