Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/189

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Je reconnais le coup d’œil d’aigle de Masséna dans son image reproduite par le ciseau de Bosio sur la pyramide de marbre de Carrare, chargée de conserver sa mémoire. En y voyant gravés les noms de Rivoli, de Zurich, de Gênes d’Essling, ils me rappellent seulement quelques-uns de ses exploits. Marchant continuellement à l’avant-garde dans la première guerre d’Italie, il se distingue également à Montenotte, Millesimo, Lodi, Castiglione, Arcole, Rivoli ; il se fait jour à travers les rochers de la Carinthie ; il conduit, pour la première fois, les Français aux portes de Vienne, où se signe une paix peu solide. Les Autrichiens appellent en 1799 les Russes à leur aide pour écraser les Français ; ils les chassent de presque toute l’Italie. Il ne restait aux ennemis qu’à se rendre maîtres de l’Helvétie pour pénétrer en France : mais la défense en était remise à Masséna. Il trompe ses adversaires par de grandes manœuvres, jusqu’alors inconnues dans les guerres de montagnes ; passe la Limath, remporte la victoire de Zurich, détruit l’armée de Korsakow, anéantit celle du terrible Suwarow, sauve la France ; et, depuis Charles XII, il est le premier général qui ait eu l’honneur de battre les armées russes. A Gênes, il défend durant des mois entiers une place sans vivres, presque sans munitions et sans caisse militaire, avec