Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/200

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grand Condé repousser les drapeaux de son roi et forcer les portes de sa capitale, dont Turenne lui-même tenait naguère éloigné son prince. Si de tels hommes purent eux-mêmes faillir, détestons la trahison, mais plaignons les grands dont la vertu est exposée à de si rudes épreuves.

Avant de quitter le plateau sur lequel tournèrent, le 30 mars 1814, vingt-cinq pièces de canon pour défendre Paris et ses tombeaux, le curieux considère les points de vue sur lesquels il domine dans un vaste horizon. Dans le lointain il aperçoit les rives de la Seine et les bords de la Marne, apportant dans la capitale les productions de leurs abords, les produits de leur industrie, les richesses des contrées éloignées. Tout est magnifique dans le tableau soumis à son regard ; campagnes ferries, culture savante, diversifiée de mille façons ; collines couvertes de bois superbes, de vergers, de vignes fécondes ; plaines enrichies par des champs de blé ou de légumes ; prairies abondantes. Sur les flancs, sur la cime des coteaux s élèvent des parcs magnifiques, des jardins, des hameaux, des villages opulens, des maisons de plaisance, des châteaux annonçant la haute fortune et le goût exquis de leurs propriétaires. L’observateur admire tant de beauté ; sa mémoire se ressouvient des grands événemens dont ces lieux fu-