Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/252

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de François Ier, je veux du moins pouvoir dire comme lui : Tout est perdu, fors l’honneur. »

Le 5 juin 1804, lors de la création de la monarchie impériale par Napoléon, Louis XVIII adressa à tous les souverains de l’Europe une protestation contre l’envahissement de son trône. Enfin il se prononça contre son adversaire encore avec plus d’énergie quand le roi d’Espagne (Charles IV) donna le collier de la Toison-d’Or à Napoléon. Louis XVIII lui écrivit alors la lettre suivante :

« Sire, monsieur et cher cousin,

» C’est avec regret que je vous renvoie les insignia de la Toison-d’Or, que S. M. votre père, de glorieuse mémoire, m’avait confiés. Il ne peut y avoir rien de commun entre moi et le grand criminel que son audace et sa fortune ont placé sur mon trône, qu’il a eu la barbarie de teindre du sang d’un Bourbon, le duc d’Enghien. La religion peut m’engager à pardonner à un assassin, mais le tyran de mon peuple doit être toujours mon ennemi. Dans le siècle présent il est plus glorieux de mériter un sceptre que de le porter. La Providence, par des motifs incompréhensibles, peut me condamner à finir mes jours en exil, mais ni la postérité, ni mes contemporains