Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/29

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viction de leurs propres yeux se refusait. Les Jésuites parvinrent ainsi à se venger de leurs adversaires ; ils les accusèrent d’hérésie, de révolte, de résister aux puissances. En les poursuivant à outrance, ils troublèrent le repos de l’Etat, du clergé, des familles ; ils se rendirent odieux à force d’injustices ; mais que leur importait ? ils étaient redoutés, chacun tremblait. Tels furent les religieux dont ce domaine devint le foyer des intrigues.

Jaloux de capter la bienveillance de la cour, les Jésuites ouvrirent au cardinal Mazarin leur maison des champs, le 2 juillet 1652, pour y faire voir à Louis XIV, encore enfant, le combat livré, dans le faubourg Saint-Antoine, par Turenne au grand Condé, chef des Frondeurs. Condé n’aurait pas pu sauver son armée, si mademoiselle de Montpensier ne lui avait pas fait ouvrir les portes de Paris. Les Jésuites, toujours flatteurs, demandèrent au monarque de changer le nom burlesque de leur maison des champs en celui de Mont-Louis ; ils l’obtinrent ; mais ils ne purent empêcher un peuple tenace dans ses habitudes, d’appeler leur habitation le séjour de la folie, et même le petit château du Révérend Père confesseur de Louis XIV, la Folie la Chaise ; tant il est difficile au peuple d’abjurer un trait satirique.

Mont-Louis fut durant quelques années le