Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/30

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foyer obscur des manœuvres dont s’occupaient toujours les Jésuites ; mais, sur la fin du règne de Louis XIV, cette habitation acquit la plus haute renommée. Ce prince, devenu vieux, affectionna singulièrement le P. La Chaise, son confesseur. Les jésuites s’applaudirent d’une faveur dont ils recueillaient eux-mêmes les fruits : ils le virent, avec complaisance, entouré dans Versailles d’une foule obséquieuse. Leur vanité fut satisfaite, de voir les solliciteurs assiéger, à Paris, sa cellule ; mais ce concours troublait le repos des vieillards de la maison professe ; il pouvait nuire à de plus graves intérêts. Les supérieurs de l’ordre désiraient de posséder une maison spécialement consacrée à l’habitation du confesseur du roi, lorsqu’une circonstance inattendue vint les servir à souhait. Au milieu de la nuit Louis XIV voulut consulter son confesseur pour, une affaire urgente ; le messager du roi de France ne put pas pénétrer dans la maison des Jésuites. Le monarque se fâcha de ne pas être à l’instant obéi dans son royaume. Il lui faut toujours pouvoir appeler auprès de soi celui qui possède sa confiance ; il exige pour son confesseur une habitation particulière. Les supérieurs des Jésuites y consentent ; Mont-Louis reçoit cette destination, et devient jusqu’à la fin de ce règne le centre du pouvoir jésuitique en France.