Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/33

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Des belvédères et des abris rustiques en augmentaient l’agrément.

Chaque jour Sa Révérence y voyait aborder princes, prélats, grands seigneurs, ambitieux de toutes robes, clergé, tiers-état, noblesse, venant solliciter des emplois, tâcher de s’y maintenir, ou de conjurer l’orage grondant sur leurs têtes. Madame de Maintenon, dans toute sa puissance, ne dédaigna pas d’y venir elle-même solliciter ; tant était grand l’empire du P. La Chaise sur l’esprit de Louis XIV. Le sage Boileau se vante, comme d’une faveur insigne, d’avoir été invité d’y lire à Sa Révérence son Épître sur l’amour de Dieu. Chacun sortait ayant reçu en échange de ses courbettes, des égards et des paroles, sur lesquelles il se liait fort peu quand il n’était pas dans les bonnes grâces de la Société. Le P. La Chaise n’admettait personne à sa table frugale, à l’exception des évêques et du haut clergé ; mais le comte de La Chaise, son frère, lieutenant des gardes du corps, traitait splendidement les seigneurs de la cour, dans son habitation particulière située dans cet enclos, loin de la demeure de son frère.

Le Révérend Père confesseur était-il appelé à Versailles, il décidait des affaires de l’Eglise et de l’Etat, en parlant au Prince au nom du Ciel, pour sa gloire éternelle, pour son salut en danger. Par son irrésistible in-