Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/45

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des nouveaux cimetières, par les sages mesures et les soins constans de M. le comte Chabrol de Volvic, maintenant préfet du département de la Seine.

Autrefois le convoi du pauvre était estimé un acte de charité ; cependant cet acte charitable s’accomplissait sans nulle décence. En toute hâte, les restes du pauvre étaient conduits à l’église, où très-hâtivement on récitait à voix basse quelques prières ; de là il était au plus vite porté dans le cimetière. Avant de le précipiter dans le cloaque profond où durant plusieurs mois on entassait ses débris par centaines, il était dépouillé du cercueil banal employé pour son transport ; sa mémoire et ses restes disparaissaient en même temps de la terre. Maintenant le convoi du pauvre est estimé une dette publique envers le malheureux : ses sueurs et ses travaux utiles à la cité, mais infructueux pour lui-même, n’ont pas pu l’affranchir de la misère ; elle lui doit tenir compte de l’avantage qu’elle en tira. L’administration municipale accomplit avec décence ce pieux devoir envers plus de douze mille indigens[1]

  1. Les Recherches statistiques sur la ville de Paris, publiées en 1816 par M. le comte de Chabrol, préfet du département de la Seine, classent ainsi la moyenne proportion des inhumations faites dans les années 1821, 1822 et 1823 : sur 16,353 inhumations, terme moyen de ces trois années, 12,663 ont été faites gratuitement, par certificats d’indigence ; 2,226 sépultures