Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/70

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sement une nouvelle carrière aux artistes, une nouvelle route à l’industrie[1], un nouvel aliment au commerce. Il se persuadera qu’une cité opulente pouvait seule donner cet illustre exemple[2], dont l’influence devait s’étendre sur la France entière.

MŒURS ACTUELLES.

L’établissement de ces asiles funéraires, dernier refuge des hautes réputations, des grandes renommées, de l’opulence ; dernier terme de

  1. Vingt marbrier sont occupa continuellement, dans les environs et sur la route de ce cimetière, à façonner des monument funéraires. On remarque dans leur nombre MM. Schwind père et fils, Lavaux, Bauche, Gaillard, Pansé, Deutsch ; ils emploient de nombreux ouvriers et fournissent des tombeaux pour les département et même au-delà des mers. M. Dufour, serrurier, fabrique des grilles qui servent à entourer les tombeaux. De nombreux entrepreneurs concourent avec eux pour la confection de ces travaux, dont la valeur annuelle pour ce cimetière s’élève à prés de 300,000 francs.
  2. La dépense générale des habitans de Paris pour la confection des tombeaux dans ce lieu funéraire est très-considérable dans son universalité, mais elle a été faite pour la plus grande partie par l’opulence, car si l’on a dépensé pour le tombeau de madame Démidoff 120,000 fr., le père de famille, forcé par sa position à la plus sévère économie, a déboursé pour une sépulture perpétuelle 353 fr. 23 c. ainsi répartis : achat de deux mètres de terrain, 268 fr. 23 c. ; entourage en bois, 25 fr. ; pierre tumulaire debout avec gravure d’une inscription de 250 lettres, 40 fr. premiers frais d’un petit jardin, plantation de quatre sapinettes avec quelques fleurs, 20 fr. L’achat d’une fosse temporaire étant seulement de 50 fr., on ne dépense alors que 135 fr. ; attendu la concurrence, la dépense peut encore être moindre, mais on risque d’être fort souvent abusé.