Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/71

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toutes les classes de la société ; lieu de repos des plus misérables après de longs mais infructueux travaux, a produit une révolution surprenante dans les sentimens et la conduite des Parisiens envers les personnages qui sous leurs yeux cessent de vivre. Les funérailles ne sont plus un mystère dont les familles connaissent seules les secrets, une cérémonie toute de parade sous un voile pieux ; le regret n’est plus condamné à se cacher sous l’ombre du toit domestique, un long souvenir honore également la mémoire de l’homme vertueux qui n’est plus, et le cœur de ceux qui lui survivent. L’ingratitude, l’irrévérence, l’oubli envers les morts dénotent des âmes froides, égoïstes, légères, dominées par leur intérêt personnel ; les hommages dont ils sont l’objet ne sont point circonscrits dans les momens de funérailles muettes, ils se perpétuent par l’érection de leurs tombeaux, par les épitaphes dont ils sont ornés, par les soins dont ils deviennent les objets, par les devoirs pieux dont ils sont incessamment le terme.

Les mœurs particulières de chaque, classe de la société, les inclinations, les penchans,