pour congratuler à leurs concitoiens comme ont fait Loys Vartoman Bolognois, Marc Paule Venetien, & quelques autres Italiens & Eſpagnolz, des œuvres deſquelz à peine aurions congnoiſſance ſi aucuns notables perſonnages ne nous les euſſent reduitz & communiquez en la langue Latine. Encores je ſoubhaiterois que M. Paule euſt rencontré un meilleur interprete, ou que luymeſmes euſt deſcript son voiage en Latin, veu qu’il entendoit fort bien la langue Latine (comme en quelque endroit il le declaire) Car on ne trouveroit pas en son livre tant de termes eſtranges & barbares qui ne sont ne Latins ne Grecz, mais innovez à plaisir, & m’ont quelques fois arreſté tout court, en continuant la traduction preſente, en quoy je priray le lecteur bening m’excuſer s’il en rencontre quelques uns peu intelligibles. Ceſtuy M. Paule eſtoit filz de Nicolas Paule noble citoien de Veniſe, lequel ayant tournoyé grande partie de l’Orient avec un ſien frere Mathieu Paule par le temps de trois ou quatre ans, s’en retourna à Veniſe ou il trouva ſon filz M. Paule deſja grant & bien instruict aux lettres humaines, lequel il emmena avec luy en ſon ſecond voiage aux Indes, & le preſenta au grant Cham Cublai lors Empereur des Tartares qui le receut humainement, & le retint à ſa court, ou il demoura en ſon ſervice l’eſpace de dixſept ans eſtant employé en grans affaires & commiſſions en divers pays & provinces de l’obeïſſance du grand Cham, aumoyen dequoy a eu la commodité de veoir & deſcouvrir de grandes choſes & admirables, que par la lecture de ſes livres on pourra pluſamplement congnoiſtre.