bestes sauvaiges oyans ce bruit en sont si espouventées, qu’elles ne cessent de fuir tant qu’elles ne l’oyent plus : par ce moyen les marchandz & viateurs ayans ainsi abusé les bestes, peuvent en seureté reposer & passer toute ceste province : mesmes les chevaux & autres bestes dont s’aydent les marchandz en leur voyage s’effrayent merveilleusement de ce bruit : dont est advenu que aucunes se sont mises en fuitte & ont esté perdues : mais les prudens viateurs sçavent bien a cela remedier en mettant des entraves es jambes de leurs bestes affin de les retenir par force, & empescher qu’elles ne s’enfuyent.
D’une region qu’on trouve oultre Thebeth, &
des villaines coustumes d’icelle.
Chap. XXXVII.
yans cheminé par vingt journées, & passé ceste province de Thebeth, on trouve plusieurs villes & villages : esquelz à l’occasion de leur grande idolatrie est observée une tresvillaine & meschante coustume : car il n’y a homme au pays qui jamais espouse & prenne à femme une Filles prostituées au paravant qu’estre mariées.fille pucelle : mais s’il se veult marier à quelqu’une, il fault premierement qu’elle ayt esté violée par plusieurs hommes : car ilz disent qu’une fille n’est bonne à marier si premierement elle n’a esté despucellée : pour ceste cause quand a quelques marchandz ou gens estrangers leur