Page:Marco Polo - Le Devisement du monde, 1556.djvu/165

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de leurs idoles, ausquelz le patient declaire sa maladie : laquelle entendue Inquisition diabolique sur l’evenement d’une maladie.ilz se mettent a danser, & jouent de certains instrumentz chantans & hurlans a haulte voix en l’honneur de leurs dieux, jusques a ce que l’un d’entre eulx en saultant, jouant, & chantant, tumbe par terre surprins & possedé du diable : lors les sages cessent leur danse, & viennent a leur compagnon demoniaque estendu par terre, & luy demandent la cause de la maladie du patient, & quel remede sera expedient pour sa guarison : A quoy le malin esperit par la bouche du demoniaque respondra, pource qu’il à faict ou cecy ou cela, ou qu’il à grandement offensé un tel dieu ou un tel, il est tumbé en telle maladie. Alors les sages prient affin que ce dieu luy remette & pardonne l’offence, luy faisant promesses & veux que si le pacient vient a convalescence, il luy fera sacrifices & oblations de son propre sang. A quoy le maling esperit s’il veoit que la maladie soit si extreme & dangereuse que le patient n’en puisse estre guery, repondra : cestuy à si griefvement offensé tel dieu, que par nulles oblations ne sacrifices ne peut aucunement estre appaisé. Mais s’il doibt venir a convalescence de telle maladie, il luy commandera de luy faire sacrifice de tant de moutons, ayans les cornes noires, & d’apprester telle quantité de telz breuvages & assembler tel nombre de sages & autant de leurs femmes, par les mains desquelz soit faict & presenté le sacrifice, pour appaiser l’ire de ce dieu. Ouye laquelle response les proches parens du malade le plustost qu’ilz peuvent, donnent ordre