rent en nageant, se saulverent en une petite isle qui est proche & contigue de Zipangry. Et quant aux autres dont la navires estoient encores entieres, ilz se retirerent en leur pays. Or de ceulx qui apres leurs navires brisées & rompues s’estoient peu saulver en ceste petite isle, se trouverent en nombre environ trente mil hommes, lesquelz toutesfois estoient en desespoir de leurs vies, & n’attendoient autre chose que la mort, par ce qu’ilz n’avoient aucuns navires pour se retirer & mettre hors de l’isle, & qu’ilz n’y trouvoient aucuns vivres, d’autant qu’elle estoit inhabitée & deserte.
Comme les Tartares eschapperent le peril de la mort, & retournerent en l’isle de Zipangri. Chap. V.
este fureur & tempeste de la per rappaisée, les Zipangrois advertiz que les Tartares en grand nombre s’estoient sauvez, en nageant en ceste petite isle, vindrent en armes avec grande quantité de navires & gens de guerre assaillir ses pauvres gens desarmez & presque au desespoir en ceste isle, afin de les saccager & du tout exterminer, sachans qu’ilz estoient abandonnez & destituez de tout secours. Eux arrivez au port, prenent terre & entrent asseurement en pays pour chercher les Tartares qu’ilz estimoient vaguer dedans l’isle confusément & comme gens desesperez. Lesquelz toutesfois ayas aperceu leur ve-