Page:Marco Polo - Le Devisement du monde, 1556.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

habitans de qui ilz retiennent telles ceremonies & traditions, respondent communement qu’ilz ensuyvent en cela leurs peres : & qu’ilz ne doibvent croire ne avoir foy sinon a ce qu’ilz ont receu & aprins d’eulx. Semblablement y à une coustume detestable en Zipangri, que quand ilz prennent un homme estranger, s’il peut payer rançon & se rachepter par argent, ilz le laissent aller : sinon & qu’il n’ait le moyen de se rachepter ilz le tuent, le font cuire & le mangent en un banquet qu’ilz font pour ceste cause, auquel ilz invitent tous leurs parens & amys.


De diverses Isles de ceste contrée, & des fruictz qui y proviennent.     Chap.   VIII.



Es rivages de la grande mer occeane sur la coste ou se termine vers Orient la province de Mangi, a lentour de l’isle de Zipangri, se trouvent plusieurs autres petites isles, que les pilottes estiment estre en nombre de sept mil quatre cens quarantehuict, la plusgrande part desquelles est habitée & cultivée : & n’y en à aucune ou ne croissent & viennent grandz arbres & petitz bocages fort odoriferens : aussi on y trouve des espiceries en grande abondance : toutesfois les marchandz estrangers n’y frequentent point, sinon les habitans de la province de Mangi, qui en hyver y vont traffiquer, puis s’en retournent en esté : car en ce destroict y à seulement deux ventz lesquelz soufflent a l’opposite l’un de l’au-