tre, a sçavoir l’un à son cours en esté & l’autre en hyver. Mais pource que je n’ay esté es isles dessusdictes je n’ay deliberé d’en parler plus avant, ains retourneray au port de Zarten, pour de la tirer en autres regions & provinces.
De la province de Ciamba. Chap. IX.
evans les ancres du port de Zarten, & faisans voile sur la coste de Garbin, on parvient en la province appellée Ciamba, qui est eslongnée & distante du port dessusdict de cinq cens lieuës. Ceste province est grande & spacieuse, abondante en richesses, & de laquelle les habitans sont idolatres, ayant langaige particulier. En l’an de l’incarnation de nostre seigneur mil deux cens soixante huict, le grand Cham envoya un de ses capitaines & lieutenant general, nommé Sogatu avec grosse armée, pour subjuguer & reduire a son empire cest province. Mais quand il fut entré quelque peu avant dans le païs, & recongneu les villes & chasteaulx d’icelle avec leurs munitions, forteresses & garnisons, il les jugea imprenables quelque violance ou assault qu’on y peult faire. A ceste cause s’advisa de gaster le plat pays, brusler villages, coupper les bois, & faire si grandes ruines, degastz & demolitions au pays, que le Roy n’osant se mettre en campaigne & advanturer sa fortune se rendit volontairement tributaire au grand Cham, moyennant que ce capitaine Sogatu se departist & retirast de son pays. Et