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Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/14

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« Il ne faut pas s’étonner si la relation de Marco Polo a tant occupé les savants, écrivait en 1826 Walckenaer dans son Histoire générale des voyages. Lorsque, dans la longue série des siècles, on cherche les trois hommes qui par la grandeur et l’influence de leurs découvertes ont le plus contribué au progrès de la géographie ou de la connaissance du globe, le modeste nom du voyageur vénitien vient se placer sur la même ligne que ceux d’Alexandre le Grand et de Christophe Colomb. »

Et nul aujourd’hui n’est tenté de contredire cette flatteuse appréciation.


Quelques mérites qu’ait un homme, encore lui faut-il l’aide de certaines circonstances pour qu’on les lui reconnaisse. Marco Polo fut, en ce sens, servi à souhait.

Au commencement de ce treizième siècle où il vivait, les destinées de l’extrême Orient avaient été soumises à une profonde perturbation, par l’avènement du fameux Djengis-Khan, qui, devenu, encore enfant, chef d’une bande mongole, avait successivement envahi et asservi tous les grands royaumes de l’Asie centrale. Mais le terrible conquérant, même au milieu de ses victoires sur les peuples les plus