Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/151

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mais à peine avaient-ils faits vingt milles à cheval, que Gogacal, leur adjoint, tomba grièvement malade. Sur quoi ayant délibéré, ils résolurent de le laisser là et de continuer leur chemin, pendant lequel ils furent partout bien reçus, en vertu du sceau de l’empereur. Ils furent néanmoins obligés de mettre pied à terre en plusieurs endroits, à cause des inondations ; en sorte qu’ils restèrent plus de trois ans avant de pouvoir arriver au port d’une ville des Arméniens appelée Layas[1] ; de Layas ils se rendirent à Acre[2], l’an de Notre-Seigneur 1269, au mois d’Avril.

V
Ils attendent l’élection d’un nouveau pontife.


Étant arrivés à la ville d’Acre, ils apprirent que le pape Clément IV était mort[3] depuis peu et qu’on n’en avait pas encore élu un autre en sa place, ce dont ils furent fort affligés. Il y avait à Acre un légat du saint-siège nommé Théobaldo, comte de Plaisance, à qui ils dirent qu’ils étaient envoyés du Grand Khan et lui exposèrent le sujet de leur commission ; le légat était d’avis qu’ils attendissent l’élection de l’autre. Ils allèrent donc à Venise et demeurèrent avec leurs parents et amis pour attendre que le nouveau pontife fût élu. Nicolas Polo trouva sa femme décédée ; mais il trouva en bonne santé son fils Marco, qui était alors âgé de quinze ans, et qui est l’auteur de ce livre. Cependant l’élection du nouveau pontife traîna pendant trois ans.

  1. Ville de la Turquie d’Asie, dans le golfe d’Alexandrette, au nord d’Alep. On croit que c’est l’ancienne Egée.
  2. Saint-Jean-d’Acre, l’ancienne Ptolémaïs, ville de Syrie.
  3. En 1268.