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XXXII
De la ville de Quenquinafu.


À huit journées de là, on trouve quantité de villes et de villages, des vergers et de très belles campagnes. La terre abonde en soie aussi bien qu’en bêtes et en oiseaux pour la chasse. Que si vous allez encore huit journées plus avant, vous trouverez la grande ville de Quenquinafu[1], qui est la capitale d’un royaume qui porte le même nom, lequel fut autrefois fort riche et fort célèbre. C’est Mangala, un des fils du Grand Khan, qui le gouverne aujourd’hui. Ce pays produit de la soie en abondance, et toutes les choses nécessaires à la vie ; on y exerce aussi plusieurs trafics. Les habitants sont idolâtres. Il y a hors de la ville un palais royal bâti dans une plaine, dans lequel Mangala tient sa cour. Il y a encore au milieu de la ville une autre maison royale très magnifique, dont les murailles sont dorées en dedans. Le roi passe son temps à la chasse avec ses courtisans, et à prendre des oiseaux, dont il y a grande quantité en ce pays-là.

XXXIII
De la province de Chunchi.


En s’éloignant de cette ville et du palais, et après trois journées de chemin, on va par une très belle plaine où il y a plusieurs villes et châteaux et qui est fort fertile en soie. Après cela on vient dans un pays de montagnes où l’on trouve, tant sur les montagnes que dans les vallées, quantité de villes et de villages, dépendants de la province de Chunchi. Les habitants sont idolâtres et adorent la terre. On fait aussi en ce pays-là la chasse aux lions, aux ours, aux cerfs, aux

  1. Aujourd’hui Sin-gan-fou. (P.)