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XI
De la province de Soucat.


En naviguant de l’île de Java, on compte sept cent milles jusqu’aux îles nommés Sondur et Condur[1] par delà lesquelles en avançant entre le midi et l’ouest, on compte cinquante milles jusqu’à la province de Soucat (Bornéo), qui est très riche et très étendue ; elle a son propre roi et un langage particulier. Les habitants sont idolâtres. L’on nourrit en ce pays-là de très grands ours apprivoisés. Il y a aussi beaucoup d’éléphants et de l’or en quantité. Ils se servent pour monnaie de grains d’or. Il y a peu d’étrangers qui abordent dans cette province, parce que les gens y sont trop inhumains.

XII
De l’île de Petan.


En s’éloignant de la province de Soucat, on navigue l’espace de cinq cents milles vers le midi jusqu’à l’île de Petan (Bintang dans la presqu’île de Malacca), dont le terroir est la plus grande partie en forêts et en bois ; les arbres y sont odoriférants et rendent un grand profit. De là on vient dans le royaume de Maletur (Malacca), où il y a une grande abondance d’aromates ; les habitants y ont une langue particulière.

XIII
De l’île qui est appelée la petite Java.


Par delà l’île de Petan en naviguant par le vent dit siroch, on trouve la petite Java (Sumatra) éloignée de

  1. Îles des Deux-Frères et de Condor. (P.)