Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dits « mori » (sagou ou arbre à pain), qui ont l’écorce fine, et sous laquelle on trouve une espèce de farine excellente, qu’ils apprêtent fort bien. C’est un mets délicat, et dont j’ai quelquefois mangé avec délectation.

XX
De l’île de Necuram.


On compte par mer de l’île de Java cent cinquante milles jusqu’aux îles Necuram et Anganiam (îles Nicobar). Le peuple de l’île de Necuram vit tout à fait bestialement, il n’a point de roi : ils vont tout nus, tant les hommes que les femmes. Ils ont des parcs remplis d’arbres, du sandal, des noix d’Inde et des clous de girofle ; ils ont aussi des brésils en abondance et quantité d’aromates.

XXI
De l’île d’Angania.


L’île d’Angania est grande, les habitants y vivent en bêtes, ils sont sauvages et très cruels, ils adorent les idoles et vivent de chair, de riz et de lait ; ils mangent aussi de la chair humaine. Les hommes sont mal bâtis, car ils ont la tête faite comme celle d’un chien, de même que les dents et les yeux. Il y a dans cette île une étrange abondance de toutes sortes de parfums, de même que des arbres fruitiers de toutes les sortes.

XXII
De la grande île de Seilam.


Depuis la susdite île du côté du sud-ouest, on compte mille milles jusqu’à l’île de Seilam (Ceylan), qui est estimée pour une des meilleures îles du monde, ayant deux mille et quarante milles de circuit. Elle a été autrefois