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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes,2.djvu/30

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gnes, taillées en pyramides à quatre pans, se dressaient de chaque côté de cette ouverture, au delà de laquelle, un fouillis de pics, d’arêtes, de cônes et d’aiguilles, blancs de neige, éclatants de lumière et figurant à l’œil une mer aux vagues glacées, se détachaient en vigueur sur le fond bleu de l’horizon.

Nous nous arrêtâmes un moment pour dessiner les profils de la double chaîne et prendre le nom de ses principaux sommets ; car tous ces géants portent un nom quecha plus ou moins pittoresque, tiré de leur configuration ou de quelque souvenir qu’ils rappellent. C’est Occlohuallpa, Reycancha, Colquepuncu, Sombreroni, Puyuski, Mayahuani, la poule couveuse, le jardin du roi, la porte d’argent, le chapeau, etc. Quant aux montagnes, debout comme de monstrueux pylônes, de chaque côté de la porte, elles se nomment, celle de droite, Ausangatè ; celle de gauche, Tayangatè ; le vieil aïeul et le vieil oncle.

Une fois notre tribut d’admiration payé à ce spectacle, nous tentâmes la descente de la Cordillère, et, malgré ses pentes abruptes, ses pierres roulantes et ses ocres détrempées par la fonte des neiges, nos mules arrivèrent en bas sans accident. Les pauvres bêtes étaient haletantes. Nous les laissâmes reposer un instant, puis nous tournâmes bride à l’est-sud-est. La cordillère de Vilcanota ne tarda pas à rester derrière nous, tandis que les Andes d’Avisca, que nous achevons de décrire, grandissaient et chan-