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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes,2.djvu/4

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venues se joindre aux déserteurs, dans le but de partager leurs travaux et leurs bénéfices. Antonio de Mendoza, vice-roi du Pérou, avait envoyé à la suite des émigrants une colonie d’Espagnols, des troupes et des commissaires, des ingénieurs et des maçons, et doté successivement le nouveau pays des bourgades de San-Gaban, San-Juan del Oro, Sandia, Aporoma, Ollachea, Inambari et Pari ; enfin Charles-Quint, en échange d’une pepita d’or du poids de 218 livres, que lui avaient envoyée en présent les mineurs de San-Gaban et de San-Juan del Oro, avait concédé à ces deux bourgades le titre de ville impériale et anobli leurs habitants.

L’exploitation des neuf vallées qui forment la partie orientale de Carabaya, — la partie occidentale se rattachant au Collao et comprenant les Andes du Crucero, — dura plus de deux siècles, et rapporta force millions aux rois d’Espagne. Passé ce temps, les travaux furent abandonnés, les bourgades se dépeuplèrent, les mineurs, devenus fermiers, allèrent vivre au milieu des défrichements, puis la race espagnole, étant venue à s’éteindre, fut remplacée dans le pays par une population serrana, dont les descendants l’habitent encore aujourd’hui.

En 1767, la ville de San-Gaban, restée debout au milieu des ruines de ses voisines, était l’unique entrepôt des richesses de Carabaya. Le minerai, les pepitas, la poudre d’or, recueillis sur tous les points