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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/108

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tive, j’avais tourné le dos aux rives infécondes du Tambo et dirigé mes pas vers les coteaux riants de Sachaca et de Tiabaya, au pied desquels, le jour même de mon arrivée, j’avais tué de beaux oiseaux, étudié les mœurs de quelques autres, et constaté que la fourrure de l’aperæa est d’un gris uniforme à l’état sauvage, et que le cresson, la menthe et le céleri, croissent naturellement aux revers des fossés. Pénétré d’un légitime orgueil à l’idée de ces découvertes que je me promettais de pousser plus loin, je continuai donc mes études sur la contrée, passant, selon que besoin était, du sentier banal à l’enclos privé, soit en enjambant les ruisseaux, soit en franchissant les clôtures, au grand scandale des chacareros sur le domaine desquels j’empiétais ainsi sans cérémonie.

Quelques jours me suffirent pour explorer le plat pays compris entre Sachaca, Yanahuara, Cayma, Utchumayo, Ocongate et Tiabaya ; puis, quand j’eus catalogué, peint ou décrit tout ce qui m’avait paru avoir quelque droit à une mention, passant de l’étude des plaines à celle des hauteurs, je gravis successivement les rampes de Sachaca et celles d’Ocongate, d’où j’atteignis les collines de Tiabaya, au pied desquelles, du côté de l’ouest, est situé le pueblo d’Umaro, où j’avais élu domicile.

Tiabaya, si renommé vers la fin du dix-huitième siècle, par la saveur de ses ragoûts pimentés, la