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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/107

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III


COMMENT EN CUEILLANT LES POIRES D’AUTRUI, L’AUTEUR FIT LA CONNAISSANCE D’UN BOTANISTE DU PAYS, ET CE QUI S’ENSUIVIT.

En débutant dans la grande vallée par une exploration des plages du Tambo, à partir de l’endroit où ce torrent reçoit les eaux du Sabandia, jusqu’aux plaines d’Utchumayo, où il s’unit au Rio-Chile pour former la rivière Victor, tributaire de l’océan Pacifique, j’avais cru tenter un coup de maître et recueillir la matière de dix volumes ; mais cette exploration, bien qu’accomplie selon le rite accoutumé, c’est-à-dire le fusil sur l’épaule, le baromètre en sautoir, l’herbier en bandouillère, un album d’une main et un filet de l’autre, n’avait eu pour moi d’autre résultat qu’un gros rhume, une foule de meurtrissures et l’intime persuasion que la flore et la faune de ces parages étaient d’une pauvreté désespérante, et que rien n’y méritait les honneurs de la science ou de l’art, de l’herbier ou de l’album. Mortifié, mais non rebuté par l’insuccès de cette tenta-