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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/123

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eau gluante des compresses qu’on applique sur le siége de la douleur, en ayant soin de les renouveler de quart d’heure en quart d’heure. — Ces feuilles sont celles du mulli[1], arbre cher aux Incas ! Avec la gomme qu’il fournit, mêlée à un peu de glaise et d’huile de palma-christi, on prépare un onguent infaillible contre le venin des serpents et des araignées. — Examinez à présent, monsieur, ces fleurs de chinchircuma[2] ; elles ont été cueillies avant le lever du soleil et séchées à l’ombre. Prises en infusion, elles calment l’agitation du sang, préviennent les saignements de nez et arrêtent sur-le-champ les hémorrhagies. Voici trois variétés de l’arbuste quetoqueto ; toutes trois sont douées de vertus distinctes. La première, la maruncera[3], est carminative au premier chef ; elle débarrasse, en outre, l’estomac de ses flegmes et rétablit l’économie troublée des tubes digestifs. La seconde variété, appelée sallica[4], est employée avec succès dans les cas de ténesmes et de tabardillas ou fièvres putrides ; enfin, la troisième variété, que nos Indiens nomment pupusa… Bon ! fit le démonstrateur en s’interrompant, voilà qu’à présent je ne retrouve plus mon échantillon de pupusa ; serait-il tombé dans le parc à moutons, quand

  1. Piper americanus.
  2. Bonapartea strobilantha (Ruis et Pavon).
  3. Berberis flexuosa.
  4. B. tomentosa.