Aller au contenu

Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la tête ; son teint d’ocre prit une nuance de rose sèche, et ses yeux brillèrent comme des chrysoprases. Quand je le vis plongé dans cette molle extase qui résulte d’un accord parfait entre l’épigastre et le cerveau, j’amenai la conversation sur notre rencontre inopinée dans le val des Poiriers et lui rappelai l’exclamation qu’il avait proférée au sujet de la justice humaine, dont il disait avoir eu à se plaindre.

« Ce secret douloureux aurait dû mourir là, me répondit-il en se frappant la poitrine, mais vous m’avez témoigné tant d’intérêt que je veux aujourd’hui épancher mon cœur dans le vôtre… »

Après une pause de quelques minutes, qui lui permit de recueillir ses souvenirs, le sonneur de cloches s’étant humecté la bouche à l’aide d’un peu de vin qui restait au fond de son verre, essuya ses lèvres au revers de sa manche et prit la parole en ces termes :