Aller au contenu

Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

amores del rey Rodrigues. Un rideau qui cachait la scène se leva au son des guitares, et la représentation commença. J’étais tout yeux et tout oreilles. La beauté des tirades, la richesse des costumes me tenaient dans l’enchantement. J’étais émerveillé de la façon dont les acteurs, qui n’étaient pourtant que de simples poupées, gesticulaient en débitant leurs rôles. Quand le roi Rodriguez, abandonné des siens, rappela, dans des paroles empreintes d’amertume, sa gloire et son bonheur passés, je me mis à pleurer comme un enfant. J’eusse étranglé de grand cœur la fille du comte Julien, cette horrible Cava, qui avait causé la perte de l’illustre monarque. Cependant, la pièce était finie et le public s’était retiré que je ne songeais point encore à quitter ma place. Le titiretero vint me frapper sur l’épaule. « Ah ! monsieur le directeur, lui dis-je, que vous êtes heureux de voir chaque soir de pareilles choses !

Hijo ! me répond-il, il ne tiendra qu’à toi de les voir comme moi, si tu consens à me donner un coup de main. » Je e priai bien vite de s’expliquer. Il me dit alors qu’il cherchait un sujet assez intelligent pour pouvoir le suppléer dans la manœuvre de ses pièces et le dialogue varié de ses personnages. « Si tu te sens du goût pour la chose, ajouta-t-il, ma file et moi nous te mettrons au courant de la besogne, et une fois en état de nous être utile, tu pourras jouir tout à ton aise du spec-