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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/152

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elles-mêmes par le substituer à leur nom véritable.

— Et quelle en est la signification ?

— Ma foi, monsieur, je serais fort embarrassé de vous l’apprendre, car ce nom appartient à l’idiome quechua que parlaient autrefois les adorateurs du soleil, et le jargon de ces hérétiques m’est complétement étranger. »

Notre conversation, commencée dans la rue et continuée dans le jardin, fut interrompue par le Buenas noches d’une camériste, qui, placée en vedette au seuil du comedor, d’où probablement, elle épiait notre arrivée, accourut au-devant de nous, munie d’une lanterne à vitrail de corne, avec laquelle elle nous éclaira jusqu’à la porte de la salle du Nacimiento, que José Tamal ouvrit lui-même à deux battants en m’invitant à entrer le premier.

Cette salle n’avait d’autres titres à l’attention que la propreté de ses quatre murs blanchis à la chaux, et sa voûte en dôme, au centre de laquelle se balançaient à l’extrémité d’un cordon de soie, une douzaine d’œufs d’autruche qui remplaçaient le lustre. Un tapis velu des fabriques d’Atuncolla, des chaises en bambou vernissé, un sofa recouvert d’une housse blanche, et une table carrée, composaient l’ameublement. Deux chandelles de cire, qui pouvaient passer pour des cierges, vu leur grosseur et leur hauteur