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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/164

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même sur une haute chaise, José Tamal, dont l’air ordinairement souriant était devenu solennel, jeta sur les enfants, debout à ses côtés, un regard qui devait renfermer un ordre tacite, car ceux-ci se baissèrent aussitôt par un mouvement mécanique et se relevèrent avec la même précision, tenant chacun d’une main une cafetière munie d’un long tube, et de l’autre main une matraca ou crécelle. Ces ustensiles, dont je ne pouvais deviner l’emploi dans une église, piquèrent assez vivement ma curiosité, pour que je priasse celui des enfants qui se trouvait le plus près de moi de me les confier un instant, afin de les examiner. Mais j’eus beau les retourner en tous sens, je ne pus parvenir à m’expliquer leur destination.

Comme la messe n’était pas encore commencée, je profitai du répit qui m’était accordé pour examiner l’intérieur de l’église. L’édifice offrait la disposition d’un carré long, avec une voûte en berceau et des murailles entièrement lisses, que d’étroites fenêtres coupaient à égale distance. La voûte était peinte en bleu pâle, les murs enduits d’un badigeon nankin, et des grecques, tracées en noir, dessinaient un encadrement aux fenêtres. Au fond du chœur, qu’une balustrade en treillis séparait de la nef, s’élevait le maître-autel, décoré d’un baldaquin soutenu par huit colonnettes blanches à chapiteaux rouges. Deux chapelles, dédiées, l’une à la Vierge, l’autre au Christ de Tiabaya, étaient placées en re-