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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/199

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fouiller, je m’accroupis au bord d’une huaca, et dix minutes de travail me suffirent pour en tirer la momie qui y était domiciliée. C’était celle d’un enfant de huit à dix ans, emmaillotté, depuis le cou jusqu’aux chevilles, d’une faja ou large bande de coton blanc bordée d’une guirlande multicolore. La tête du sujet, aux cheveux nattés et d’un noir roussâtre et dont l’angle facial était des plus aigus, accusait, par l’aplatissement du coronal et par la saillie que celui-ci formait sur les pariétaux, à sa partie supérieure, une race d’Indiens étrangère à ce littoral. Évidemment, il y avait eu sur le crâne de l’individu pression artificielle de l’avant à l’arrière, ce qui avait contraint la masse du cerveau à se porter sur ce dernier point [1][2].

  1. De toutes les nations jadis en possession des plateaux des Andes, celle des Aymaras, à laquelle nous croyons devoir attribuer l’érection des monuments de Tiahuanacu, antérieurs de plusieurs siècles à ceux de Cuzco, était la seule chez laquelle existât la coutume de déformer en naissant, au moyen de planchettes et de ligatures, la boîte osseuse de ses individus. S’il était donné de percer les ténèbres qui entourent les premières migrations dans l’hémisphère sud des races du nouveau Mexique, peut-être retrouverait-on la souche primitive des Aymaras du Haut-Pérou dans les anciens Umaaüs (Omahuas) de l’hémisphère nord, qui, de déplacements en déplacements à travers le Centre-Amérique, le Popayan et la rivière Japura, et sous les noms d’Umahuas, de Cambehüas et enfin d’Iacanga-Peüa, tous synonymes de Têtes plates, vinrent s’éteindre à Sun-Pablo d’Olivença, sur la rive droite de l’Amazone, où le dernier de leur race mourut vers la fin du dernier siècle.
  2. En 1080, sous le règne de Sinchi-Roca, deuxième empe-