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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/217

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genre rococo qui caractérise l’architecture espagnole et portugaise du dix-septième siècle ; c’est touffu, coquet et carré. Quant au type des indigènes, il ne rappelle que très-imparfaitement le profil sémitique des Quechuas, altération suffisamment expliquée par un contact de plusieurs siècles avec les nations du littoral.

La fondation de Paucarpata remonte au milieu du treizième siècle, où Mayta Capac, quatrième empereur péruvien, étant parti de Cuzco dans l’intention de reculer les bornes de l’empire fixées par ses prédécesseurs, et de rallier au culte du Soleil les tribus insoumises, entra, suivi de trois mille hommes, dans la vallée de Coripuna (plateau de l’or), dont il prit possession en fondant les trois villages d’Aréquipa, de Sucahuaya (Socabaya) et de Paucarpata.

Au sortir de ce dernier pueblo, nous prîmes à travers une région fertile, où la luzerne, la fève et la pomme de terre verdoyaient à l’envi. De grands saules pointus bordaient le chemin et trempaient leurs racines dans des acequias d’eau courante que les rivières de Sabandia, de Tingo et de Tiabaya attendaient au passage pour en grossir leur cours. Bientôt, laissant la vallée et la ville d’Aréquipa disparaître à notre gauche, nous marchâmes à l’est-nord-est, enjambant les premiers contre-forts des Andes et nous élevant de plus en plus vers la région