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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/228

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cond de M. Reegle, et, sans le respect dû à son âge et la reconnaissance que m’inspiraient déjà ses procédés, je l’eusse comparé à ces singes du Jurua, au pelage blanc et à la face rouge, que les sauvages de l’Amazone et les naturalistes désignent par le nom de Huacaris.

Après une demi-heure de conversation sur la politique du jour, les dernières nouvelles reçues d’Europe et la cérémonie nautique qui m’appelait à Puno, j’avouai à mon hôte le plaisir que j’aurais à visiter sa ménagerie, s’il n’y voyait aucun inconvénient.

« Ma ménagerie ! fit-il d’un air surpris, mais je n’ai pas de ménagerie ! »

Je tirai de ma poche la lettre du consul anglais et lus à M. Reegle le paragraphe par lequel il m’était enjoint de prendre par Huallata au lieu de passer par Cuevillas, et cela uniquement pour avoir l’honneur de le saluer et de lui demander à voir son établissement zoologique. Par un sentiment de convenances que chacun appréciera, je ne soufflai mot de l’invitation à dîner que le propriétaire du susdit établissement ne pouvait, au dire de l’écrivain, manquer de me faire.

La physionomie de mon hôte s’était si fort assombrie pendant que je lui lisais la fin de l’épître consulaire, qu’en le remarquant, je crus devoir lui demander si mon indiscrétion lui avait déplu.