dernière édition date de 1856. Ces deux cartes, qui s’entendaient à merveille sur la délinéation extérieure du continent, sur sa charpente orographique et ses divisions principales, différaient malheureusement sur l’origine de l’Apurimac, que l’une plaçait au sud et l’autre au nord de la chaîne des Andes occidentales. Mon ignorance sur la matière ne me permettant pas de statuer à cet égard, j’eus recours aux gens du pays, à qui je montrai les susdites cartes, en leur demandant qui des deux, du P. de Jésus ou de M. Brué, pouvait avoir raison. Les gens du pays, après avoir ri, comme ils le font toujours lorsqu’on les interroge, me répondirent que tous deux avaient tort. La question ainsi résolue et plein de foi dans l’infaillibilité du dicton : vox populi, vox Dei, je n’eus plus qu’à me mettre en quête de l’Apurimac, espérant le prendre au passage dans quelqu’une des provinces de l’ouest, qu’il arrose, le remonter jusqu’à sa source, puis, si la chose était possible, redescendre avec lui jusqu’à l’Océan.
Au moment où commence ce récit, il y avait déjà onze jours que, parti de Tambobamba pour donner suite à mon projet, je décrivais une série d’angles plus ou moins ouverts, sur la lisière des départements de Cuzco et d’Aréquipa, passant, selon que besoin était, d’une province à l’autre, et me rapprochant insensiblement du but. L’Apurimac, que j’avais rejoint à Paruro et remonté jusqu’à Huaru-