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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/280

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bis, n’avait pas cru devoir refuser à ses fidèles l’appui de sa houlette pastorale ; l’idée de faire un peu d’opposition, en arrachant aux griffes de César une proie que César croyait déjà tenir, ne lui déplaisant pas d’ailleurs. Il avait donc accepté les bijoux et les piastres, reconnu le dépôt au moyen de reçus en règle délivrés à chacun des propriétaires ; puis ces valeurs, habillement dissimulées à l’aide de chiffons, avaient été enfouies dans une jarre, et la jarre cachée dans un endroit secret de sa maison. En terminant, il me jura par les stigmates de saint François d’Assise, son bienheureux patron, qu’il était disposé à subir le martyre plutôt que de livrer à des inconnus la fortune péniblement acquise de ses ouailles.

« Permettez, cher padre, lui dis-je quand il eut cessé de parler ; Cailloma est-elle ou non une des soixante-quatre provinces dont se composent les onze départements du bas Pérou ?

— Elle l’est, me répondit-il ; mais pourquoi cette question ?

— Cette province, continuai-je, touche-t-elle ou non par quelque point à celle de Canas, de Chumbihuilcas, de l’Union, de Condesuyos, d’Aréquipa et de Lampa ?

— Elle est placée au centre…

— Alors, répliquai-je, puisque les limites des six provinces qui entourent Cailloma sont déterminées depuis longtemps, et leur superficie parfaitement