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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/342

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sierras. Après une marche ascendante qui nous éleva de plus de 2 000 mètres au-dessus du niveau du lac que nous laissions derrière nous, nous découvrîmes à la chute du jour le pueblo de Machu-Condoroma, où nous nous arrêtâmes pour passer la nuit. Le lendemain, après une nouvelle ascension de près de 1 000 mètres, nous obliquâmes un peu au nord-nord-est pour gagner le village d’Ocoruro. De cet endroit nous dominions la mer de 17 315 pieds. Une fois sur la grande route, ou soi-disant telle, qui conduit d’Aréquipa à Cuzco, cinq jours nous suffirent pour atteindre cette dernière ville, où nous nous séparâmes, don Estevan et moi, en nous serrant la main et en nous souhaitant bonne chance.

Depuis lors je ne revis plus le colonel ; mais, dans les différents lieux que je parcourus, la renommée aux cent voix vint m’apporter de ses nouvelles. Trois ans après notre visite au lac de Vilafro, je sus que, par l’influence de sa femme, il était devenu général de division et préfet d’un département. Aujourd’hui don Estevan Semilla de Repollo est à la veille d’être nommé ministre de l’instruction publique. Son aptitude comme arpenteur, et ses lumières comme géographe, sont généralement reconnues par les académiciens de la Bolivie et de l’Equador, les savants les plus vétilleux qu’il y ait au monde. Entre autres travaux remarquables, le Pérou est redeva-