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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/400

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ser des fèves. Mon guide lui dit en passant je ne sais quelle galanterie qui la fit sourire, et sur le désir que je lui avais manifesté de trouver un endroit d’où je pusse avoir une vue générale des ruines, il prit mon cheval par la bride et, bon gré, mal gré, l’obligea de suivre un sentier ébauché plutôt que tracé, le long des flancs d’une colline du haut de laquelle on pouvait compter, disait-il, toutes les pierres du pays.

Parvenu au sommet de l’éminence, je pus me convaincre de la justesse de son assertion. De cet endroit, non-seulement on découvrait les débris d’édifices épars aux alentours, mais on avait encore un admirable paysage. Je sautai vivement à bas de ma monture, retirai de mes sacoches tout ce qui m’était nécessaire pour dessiner, et lorsque Pedro Diaz m’eut vu convenablement installé, il me quitta pour aller battre les buissons, en quête du souper de sa ménagerie. Avant de me mettre à l’œuvre, j’étudiai d’abord la disposition du paysage que j’avais sous les yeux. Devant moi, un plan de montagnes aux flancs escarpés, aux sommets aigus, s’élevant de gradins en gradins jusqu’à la limite des neiges éternelles, figurait un vaste hémicycle, autour duquel, à des hauteurs diverses, apparaissaient des constructions étranges : à ma droite, le val d’Urubamba, c’est-à-dire le chemin que nous avions suivi, remontait dans le sud, bordé d’un côté par