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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/414

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pas que de jurer un peu avec l’élégante régularité des parois voisines[1] ; la façade du premier de ces édifices regardait l’est ; celle du second était exposée au nord. Tous deux n’avaient d’autres ouvertures, que huit portes à pans inclinés et quatre huecos ou niches carrées, qui simulaient des fenêtres.

Au pied des murs du palais de Mayta Capac passait le torrent Huatanay, descendu de la quebrada d’Alcunca, qui charriait dans son cours, alors comme aujourd’hui, toutes les immondices de la ville. Trois ponts jetés sur ce torrent, établissaient des communications entre les édifices placés sur sa rive gauche et le temple du Soleil, situé sur sa rive droite, au milieu de la plaine de l’Épine (Iscaypampa).

Ce temple de soixante-dix mètres carrés, avec son cloître quadrangulaire, ses annexes dédiées à la lune, aux étoiles, à la foudre et à l’arc-en-ciel, son parvis décoré de cinq fontaines aux cariatides en ronde bosse, d’un style plus indou qu’égyptien, le palais du Villacumu ou grand pontife soudé à ses murailles, la demeure des prêtres et celle des trois

  1. L’art de bâtir chez les Quechuas décrut avec le temps, au lieu de progresser. Ainsi, les édifices du commencement du onzième siècle l’emportent de beaucoup par l’élégance et la régularité de leurs murailles sur les édifices des siècles suivants. Les premiers rappellent les monuments grecs, les seconds l’œuvre puissante, mais grossière, des Pélasges. Dans l’ordre physique, comme dans l’ordre moral, la conquête espagnole fut une renaissance.