Aller au contenu

Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

publique, suivie de la dégradation de tous ses titres. Le lendemain de l’exécution, Rumiñahui disparaissait de Cuzco et allait se réfugier dans le tampu d’Ollantay, offrant à ce dernier de mettre en commun leur haine et leur vengeance.

Ollantay, informé de ce qui s’était passé par les intelligences qu’il entretenait dans la ville de Cuzco, reçut avec joie le fugitif, charmé d’avoir acquis un si puissant auxiliaire. Les deux bannis vécurent huit jours ensemble dans une intimité touchante. Au bout de ce temps, Rumiñahui, mettant à profit la connaissance topographique qu’il avait acquise du tampu et la confiance que lui témoignait son hôte, ouvrit à l’Inca les portes de la forteresse et lui livra Ollantay pieds et poings liés.

La vengeance de Tupac Yupanqui fut noble et généreuse ; il réintégra le cacique rebelle dans ses anciennes dignités et lui donna sa fille en mariage. Le fruit des amours d’Ollantay et de Cusi-Coyllur fut une fille qui porta le nom d’Ima Sumac.

Quant à Rumiñahui, il n’est rien dit de la manière dont l’empereur Tupac, qu’il avait si bien servi, récompensa son dévouement infime. Tout porte à croire que sa trahison fut oubliée au milieu de l’allégresse générale.

Voilà la chronique du cacique Ollantay, telle que les quipus des siècles passés l’ont transmise aux archives des couvents de Cuzco, où le chanoine Ayala,